J'écoute un disque de blues ... et c'est d'la balle bébé

On m'en a soufflé l'idée récemment et je trouve que c'est une excellente idée.

Comme vous savez je regrette toujours que les parties blues soient peu fréquentées et comme je suis tenace je reviens à la charge. Etant donné que nous sommes tous fans à plus ou moins grand degré de blues j'ai trouvé que ce fil sans fin serait une bonne idée de faire découvrir ou de donner envie d'écouter des albums.
ça ne fait pas double emploi avec "ce que j'écoute maintenant" parce que ici ce n'est que du blues ou du blues rock ... et puis ce n'est pas obligatoirement ce que vous écoutez maintenant.
Et comme certains ont plus ou moins d'idées, ou sont plus ou moins réservés, pour s'exprimer sur le forum il n'y a pas de formalisme de présentation : on peut juste montrer la pochette ou commenter un peu ou beaucoup plus le disque. On peut proposer des vidéos ou des liens d'écoute légaux, on peut proposer les titres, le personnel, que sais je encore ?

Bref on fait comme on veut le truc c'est juste pourquoi pas d'échanger des idées d'achats futurs. Et puis quand on s'ennuie durant les longues soirées d'hiver on pourra relire tout le sujet


alors je commence justement par ce que j'écoute actuellement et dont on a déjà parlé sur le forum :


Lowell Fulson : The Tramp Years



Une très bonne compilation éditée par le label Ace. Il s'agit d'enregistrements datant de la seconde partie des sixties et qui sonnent un peu plus funky. Ce n'est pas la meilleure période de Lowell Fulson mais cette compilation a tiré le meilleur de ces sessions.

moi j'écoute ça :

Magic Slim & Joe Carter - That Ain't Right

je sais que l'on a beaucoup parlé de magic slim sur le forum, mais c'est sur ce cd que je le redecouvre avec plaisir, un son de guitare rugueux et pas du tout agressif
des titres qui s'enchainent sans baisse de qualité, du tout bon, on voit la guitare chanter tellement c'est beau (oui parfois je suis lyrique)

la pochette :



et pour vous donner envie, écoutez moi cette intro (que j'ai extraite d'un morceau) :

je ne connais pas cet album et je sens que je vais noter ces coordonnées

en tout cas la pochette est superbe : c'est comme ça que le petit blanc français que je suis imagine le juke joint ... fréquentable

Je ne connaissais pas non plus cet album et j'avoue être bien tenté.
Merci BB11 pour l'info.

Est ce que certains d'entre vous connaissent celui ci, je me laisserai bien tenter :

Kowalski a écrit:
Est ce que certains d'entre vous connaissent celui ci, je me laisserai bien tenter :

Je possède cet album. J'aime beaucoup, il joue du bon vieux blues (guitare acoustique + sa voix et c'est tout) comme dans les années 40. C'est mon truc

Un vraie pépite texane cet opus de blues/rock délivrée avec un enthousiasme communicatif (non feint) par ces 3 compères complices qui se font plaisir en nous faisant plaisir. Le visuel de la pocket parle d'ailleurs de lui-même. En spécial guest, de plus, un 4ème lascar : Ervin Charles qui se hissent à leur niveau enjoué, avec pour le coup un pied à chaque à chaque fois renouvelé à l'écoute... depuis 1999 ! Essentiel je vous dis !


"Lone Star Shootout"

Super album que voilà ! On ne peut que féliciter Philipp pour ce choix de haute volée.

Alors, pour ma part, je reste emballée par celui-ci:



22 titres en acoustique de Monsieur McDowell. L'album s'annonce en deux parties, la deuxième faisant la part belle aux 'Church songs" avec, sur la plupart les émouvants vocaux joints des deux époux. Annie Mae McDowell y est sublimement poignante! La première étant dans la plus pure tradition du Mississippi blues. Et puis, cette guitare, ah la la...
Autant dire que l'ensemble est tout simplement d'une puissance émotionnelle à vous chavirer... Magnifique de bout en bout! Et bouleversant...


Dans un genre différent, ce Jimmy Dawkins, là:



9 titres dans la tradition west side chicagoanne, où la guitare de Jimmy, moins 'fastfinger', fait autant merveille, si ce n'est qu'en prime l'on peut savourer à loisir ses belles intonations vocales!
Dans la mouvance du 'Hot Wire 1981!


Et enfin, toujours côté électrique:



Un brin plus jazzy, là, en particulier dû à la présence de cuivres (ténor sax ou trompette) sur certains morceaux.
La guitare de Louis Myers est fluide et claire. Il égrène ses notes blues de superbe manière. De plus, il possède un beau timbre de voix, ce qui ne gâche rien.
Boogies et slow blues alternent ici pour un maximum de plaisir. Chouette harmonica sur 'Just woke up', 'Old black Mattie' et 'All my love in vain', et puis deux morceaux slidés ('Woman trouble' ou 'Southbound blues') très réussis. Plus un 'Kind Hearted woman' où sa guitare acoustique (enfin, je pense...) juste alliée à une basse et des drums discrets, s'avère un break très agréable dans le ton résolument électrique de l'album. A savourer en boucle, sans lassitude aucune!

Voilà donc trois opus que j'écoute en ce moment et qui me plaisent infiniment!

J'ai dégotté celui-ci dans un magasin Cash Converters et je le trouve vraiment sympa le mélange des styles se fait sans rupture et avec bonheur sur de nombreux morceaux je ne connaissais pas Otis Grand donc bonne pioche.

A noter le chanteur excellent

Sur ce triple album (deux cd live et un studio) Popa Chubby rend un très bel hommage à Jimi Hendrix en revisitant de magistrale façon son répertoire. Une des réalisations de Popa vers laquelle je reviens le plus souvent.

J'ai pas trouvé d'image sur le net, j'ai donc fait une photo avec mon portable.

C'est une compile deux cd avec le meilleur de T Bone Walker & Peter Chatman (Memphis Slim)
Elle tourne pas mal en boucle chez moi ces derniers temps, j'ignore si elle est encore trouvable dans les bacs à cd.

j'aime bien le titre : this life i'm living

Généralement je privilégie le Chicago Blues des années 50 comme ceux ci par exemple :





ensuite le revival des années 60 avec par exemple Buddy Guy "A Man and The Blues" ou les Américan Folk Blues Festival parmi les bonnes choses de l'époque.
Et ensuite je remonte le temps bien que les enregistrements soit de moins bonne qualité.

John Brim m'étant inconnu, je vais tenter de dénicher un enregistrement le concernant, voilà une bonne idée! Merci Odé

...En relation lointaine avec le Muddy Waters Blues Band, quoique beaucoup plus tardif, pour ma part, j'avais été bluffée par celui-ci:



Luther ‘ Snake Boy ‘ Johnson – They call me the snake

Cet album est une chouette pépite de blues funk. Il s’agit, pour l’occasion, de sessions enregistrées entre 1970 et 72, rassemblées ici avec le plus grand bonheur.

Le groove qui débute avec ‘Woman don’t lie’ ne se démentira pratiquement pas tout au long de l’opus.

La basse d’un certain Carter, les baguettes d’Again Tuffy (ou celles de Jamie Newell) et l’harmonica de Tony Cagnita, tous si rythmiquement en phase, apportent une vraie dimension.
Ajoutée la belle voix éraillée du Georgia boy (son autre sobriquet), laquelle s’imbrique avec une telle justesse, c’est un plaisir!
La lead souligne à peine le phrasé ambiant, par petites touches, et pour une fois, en fan de guitare, je n’ai pas éprouvé cette sensation de manque.

D’où une atmosphère particulière qui va s’amplifiant, déjà avec ’Take it off him and put it on me’ dans une mouvance assez Creedence, en plus syncopé, encore. La ligne de basse devrait ravir Sergio, et nos amis harmonicistes, apprécier à leur juste valeur les motifs de Cagnita.

On frise l’hypnotique avec ’ Woman why you treat me so mean’ où les mêmes ingrédients (basse, harmo, guitare rythmique (Frisco), drums) deviennent délicieusement entêtants.



A ce propos, j’ai vraiment découvert toutes les subtilités instrumentales de ce CD en le réécoutant sur baladeur mp3 (une petite merveille de technologie, ce bidule!) lors de promenades quotidiennes (ben voui, par ce temps pourri, un léger réconfort supplémentaire s’avérait nécessaire…). Elles m’avaient auparavant échappées en écoute sur HiFi, c’est dire!

Bref, à mon avis, le plus statique des amateurs de blues ne devrait pas rester insensible à cet opus, je parierais même volontiers qu’il ne puisse s’empêcher de bouger!

Et si l’on doute encore que cet album soit blues, les lenteurs de ’Somebody loan me a dime’ ou celles de ‘They call me the Snake’, de factures plus traditionnelles (la guitare efficace du serpent, enfin, s’y affirme à sa juste valeur - hé oui, à une époque, il a quand même fait partie du Muddy Waters Band!), arrivent à point pour nous démontrer le contraire.







Un lien pour écouter.



Enfin, si jamais une ambiance plus feutrée vous convient mieux, le ‘Lonesome in my bedroom’, du même artiste, devrait en ravir certains.

Flovia a écrit:La basse d’un certain Carter, les baguettes d’Again Tuffy (ou celles de Jamie Newell) et l’harmonica de Tony Cagnita, tous si rythmiquement en phase, apportent une vraie dimension.
Ajoutée la belle voix éraillée du Georgia boy (son autre sobriquet), laquelle s’imbrique avec une telle justesse, c’est un plaisir!
La lead souligne à peine le phrasé ambiant, par petites touches, et pour une fois, en fan de guitare, je n’ai pas éprouvé cette sensation de manque.

D’où une atmosphère particulière qui va s’amplifiant, déjà avec ’Take it off him and put it on me’ dans une mouvance assez Creedence, en plus syncopé, encore. La ligne de basse devrait ravir Sergio, et nos amis harmonicistes, apprécier à leur juste valeur les motifs de Cagnita.

Ah oui Flovia, ça c'est de la basse comme je l'aime, ça grogne ! Merci pour cette info, encore une découverte en ce qui me concerne.

@+

Flovia a écrit:J

Et si l’on doute encore que cet album soit blues, les lenteurs de ’Somebody loan me a dime’ ou celles de ‘They call me the Snake’, de factures plus traditionnelles (la guitare efficace du serpent, enfin, s’y affirme à sa juste valeur - hé oui, à une époque, il a quand même fait partie du Muddy Waters Band!), arrivent à point pour nous démontrer le contraire.

Somebody loan me a dime ? tiens c'est marrant j'avais toujours cru que c'était Fenton Robinson qui l'avait écrite. Mais comme son album du même nom date de 1974 et les sessions dont tu parles de 1970 72 il faudrait sans doute recréditer ce titre à Snake Boy

Si si, 'Somebody loan me a dime' est bien une reprise du titre de Fenton Robinson (c'est bien notifié sur l'album, d'ailleurs), comme tu le penses, Jungle!
Et aussi, le seul morceau de l'opus qui ne soit pas une compo de Luther.

ah d'accord

et je viens de regarder, je m'étais un peu trompé : Fenton Robinson l'a enregistré en 1967

Si vous ne deviez n'en avoir qu'un du Monsieur, c'est celui-ci, tout y est :

Le deuxième album de l'australien (sorti en 2001) est entièrement acoustique...prevu initialement pour être uniquement en solo, il décide finalement d'inviter quelques potes musiciens (harmo, piano, basse, batterie) pour habiller ses morceaux.
Un excellent opus de blues acoustique, la voix très proche de (Johnny Winter) et les riffs de slide sur la National Steel sonne merveilleusement bien.
Une seule reprise sur les 11 titres, "I can't be satisfied" de qui vous savez, ce qui est assez rare dans ce registre et nous prouve qu'on peut composer du bon blues traditionnel en 2000.
L'album a été enregistré "live" en studio (pas plus de 2 prises par titres) sur une journée, çà sonne frais, roots c'est magique...c'est du blues

Bon, je vous concède que la pochette n’ait absolument rien d’attractif, par contre le contenu a de quoi enthousiasmer tout amateur de blues acoustique! Un mix de finger style Piedmont et de Delta slide très intéressant.

Peu d’info concernant Dan Pickett, à part que son vrai patronyme serait Charles Founty.
Pour le reste, Odé en avait fort bien parlé ici

Quoiqu’il en soit, le parcours de ce guitariste-chanteur demeure assez flou. Et c'est dommage, parce que son timbre de voix, légèrement éraillé, son phrasé nerveux (au débit parfois ultra rapide - cf son interprétation de ’Decoration Day’) fait penser à celui de Tommy McClennan.

Quant à son jeu de guitare, qu’il s’agisse de son ’Ride to a funaral in a V8, paradoxalement plein de gaieté, de ’Number Writer’, ’You got to do better’ ou ’Laughing rag’, très mouvance Piedmont, ou encore les slidés ’That’s grieving me’ et Chicago blues, plus teinté sud, il est particulièrement attrayant.

Décidément, ce quasi mystérieux Mr Pickett a constitué, pour ma part, une belle découverte!

Merci m'dame Flo...
J'aime bien....
un rapport avec nelson...?
J'ai trouvé le titre Décoration Day à l'écoute sur JIWA
...
http://www.jiwa.fr/#track/2210968
...

Tu veux probablement parler de Wilson, not' moustique, j'imagine?
Euh... Ben j'en sais rien du tout! Mis à part le fait que Wilson Pickett soit aussi originaire d'Alabama, et que les dates pourraient éventuellement coller, il est difficile d'en dire plus, surtout compte tenu du peu d'info concernant l'ancien blueman...

Génial d'avoir trouvé son interprétation du 'Decoration Day', en tout cas, hyper représentatif de son style vocal, 'ci à toi!

PS: Tu serais pas fan de F1, Mosquito, des fois?

Heu oui bien sûre, Wilson pas Nelson...

C'est vrai que j'aimais bien la F1 avant, un peu moins maintenant...

Moui, Moustique, je crois saisir ce que tu veux dire …

… Sinon, pour en revenir au terme de ‘Decoration Day’, juste en association d’idée, celui-ci, en plus Chicago, est excellent aussi:



(Toujours dans la catégorie des pochettes les plus réussies, mazette… et même si la symbolique m'est un brin nébuleuse encore ) , ce Sunnyland Slim est des plus sympa!

Avec, quand même, en vrac, Carey Bell d’un côté, Lurrie Bell de l’autre, et puis Hubert Sumlin, Eddie Taylor, Odie Payne, Bob Stroger! Sans oublier Eunice Davis et Louisiana Red sur ’Rock little Daddy’, excusez du peu !!!

Pour écouter, vous pouvez par ici .